all about that bass« Maman ! » Très rares étaient les fois où Henry daignait appeler cette femme de cette manière et pourtant la voir allonger-là était tout un choc pour lui. Bien sûr, il était au courant des problèmes d’alcool de sa mère, mais jamais il n’aurait pensé la retrouver là, au milieu du salon, à moitié vivante, à moitié morte. Elle était dans un piteux état et il devait se rendre à l’évidence, il ne savait absolument pas quoi faire pour aider sa mère. Et bien évidemment, c’était à ce moment même que son père avait décidé de partir pour un voyage d’affaire à l’étranger. Il n’avait plus qu’une seule option, sa tante. Il n’avait pas d’autre choix, il devait l’appeler pour lui demander de l’aide. Sortant son cellulaire de sa poche, il composa le numéro de la sœur de son paternel. À chaque tonalité, il devenait de plus en plus impatient. Contient que la vie de sa mère tenait peut-être plus qu’entre ses mains. Puis, il entendit le son de la voix de sa tante, quel soulagement.
« Nora, j’ai absolument besoin de toi, ma mère est inconsciente, je ne sais pas quoi faire. » Nora avait toujours été là pour Henry lorsqu’il avait besoin d’elle. D’ailleurs, il s’était toujours bien entendu avec la sœur de son père. Et même si son père n’aimait pas trop qu’Henry la voit quand il n’était pas là, il se disait qu’il pouvait bien gravir cette règle une fois. Après tout, la vie de sa mère était tout de même en jeu.
« J’arrive tout de suite, Henry. » Et pourtant, pour une seconde fois, le stress l’envahit. Certes, il n’aimait pas vraiment la femme qui lui servait de mère, mais il n’était tout de même pas sans cœur. La laisser à son sort serait inhumain, alors il ne pouvait s’empêcher d’être ravi de l’avoir trouver à ce moment, avant qu’il soit trop tard. Il n’aurait certainement aucune reconnaissance pour ce qu’il avait fait pour l’alcoolique, mais il n’en serait pas moins fier. Car malgré tout, il aurait été utile. Il aurait eu son rôle dans l’histoire. Au même titre que sa tante. Qui justement, venait tout juste de frapper à la porte. Il n’en fallut pas plus pour qu’Henry accoure à la porte, afin de laisser entrer la demoiselle qui s’y présentait. Puis, elle fit ce pourquoi Henry l’avait appelé. Elle s’occupa de la femme de son frère, jusqu’à ce que son état soit stable.
« Merci Nora, c’est très apprécié. » Elle ne put s’empêcher de lui sourire, un peu tristesse certes, mais un sourire tout de même.
« Ça m’a fait plaisir de t’aider. Si ça ne te dérange pas de pas parlé de ma petite visite à ton père, ça m’éviterait certainement quelques problèmes. » Bien sûr, elle aussi savait que son père n’aimait pas la voir en compagnie d’Henry.
« Je ne comprends toujours pas pourquoi mon père ne veut pas que tu viennes lorsqu’il est absent, c’est absurde. » Et un nouveau sourire se glissa sur les lèvres de Nora, un sourire sincère cette fois.
« Il doit craindre que j’aie une mauvaise influence sur toi, j’imagine. Allez, je te laisse. N’hésite surtout pas, si tu as besoin de quoi que ce soit, Henry. » Puis ce fut au tour du jeune homme de sourire.
« Je n’hésiterai pas. »------------{★}-------------
Il était seul, assis dans la cuisine de la maison familiale, un bon livre en main. Il ne se lassait jamais de lire, encore et toujours. Certains de ses anciens camarades de classe diraient que c’est l’une des activités les plus ennuyants à laquelle ils ont eu l’opportunité de participer. Et pourtant Henry avait une toute autre opinion de la lecture. C'était réellement ce qui lui permettait de se détacher du monde dans lequel il vivait et surtout de se sentir égal aux autres. Car pour une fois, ce n’était pas parce qu’il était riche qu’il pouvait prendre du temps pour lire, mais plutôt parce qu’il en avait réellement envie. C'était donc ce qui lui permettait de se changer les idées et ce qui comblait ses temps libres lorsqu'il était seul ou lorsqu’il n’avait juste pas envie de faire la conversation. Puis, une certaine ligne du roman attira son attention, avant qu’un petit sourire ne se glisse sur ses lèvres. Un sourire qui ravirait certainement l’auteur du livre, car il signalait une appréciation de l’œuvre. Pourtant alors que ce sourire devenait véritablement réel, il disparut en l'espace de deux secondes. Juste le temps qu’une personne fasse son apparition. Car son père se tenait là devant lui, avec ce sourire qui voulait tout dire. Ce sourire, qui apprenait à Henry qu’il devait lui parler d’un sujet très sérieux. Il aurait sûrement préféré être ailleurs, mais Henry n’avait plus le choix, il devait écouter ce que son père avait à lui dire.
« J’aimerais que tu déménages à New-York, Henry. » Il n'était guère surpris de ne pas avoir droit à un bonjour de la part de son père. Celui-ci de devait certainement pas le temps de saluer son fils. Mais les dires de son père l’avaient tout de même surpris. Car même s’il se doutait bien qu’il y avait une raison précise pour cette demande, il ne pouvait nier que son père sou entendait qu’il voulait se débarrasser de lui et vite.
« Et puis-je demander la raison qui me pousserait à fouler le sol américain ? » La curiosité avait toujours été un des pires défauts d’Henry et il se doutait bien que son père lui donnerait plus d’informations.
« Dernièrement j’ai contacté l’un de mes amis de longue date. Et il m’a parlé qu’il avait une fille qui n’est toujours pas marié. Puis on en est convenu que ce serait bien que vous vous rencontriez. » Cela lui fit un certain choc. Oui, bien sûr son père s’était toujours mêlé de la vie d’Henry, mais il n’aurait jamais cru que celui-ci ait au point d’arranger un éventuel mariage sans lui en avoir préalablement parlé. Après tout, c’était la vie d’Henry et non celle de son père. Mais lorsque son père avait une idée, il lui était impossible de le raisonner. Alors, la vie d’Henry serait donc déjà tracer.
« D’accord. Donc je déménage à New York. Je rencontre la fille et j’espère que celle-ci tombera dans mes bras. » « Oui. » À ce moment-là, Henry était dégouté de son père. Il en avait même des frissons. Après tout, il ne la connaissait pas, comment pouvait-il envisager de passer sa vie avec elle ?
« D'accord. Je pars quand ? » Même si cela ne l’enchantait guère, il n’avait d’autre choix que d’écouter son père. Il le ferait sans rien dire, comme il le faisait toujours. Il resterait malheureux, pour rendre quelqu'un d'autre heureux. Il ne passait jamais en premier avec son père. Car dans cette famille il n’y avait que lui. Ni Henry, ni même sa sœur ou sa mère comptait. Il n’y avait que son père.
« Demain, à huit heures. Et n'arrive pas en retard. » Puis, son père repartit, sans un au revoir... Le salaud.
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New-York, il faut le dire, c’est une ville complétement folle. Alors qu’Henry s’attendait à ce que cette métropole ressemble à sa ville natale, il faut le dire, c’est loin d’être le cas. Et cela déstabilisaient énormément Henry. Pourtant, il était hors de question qu’il retourne à Londres, voir sa famille tant qu’il n’aurait pas fini ce pourquoi il était venu à New-York. Cela le hantait jour et nuit, de ne pas réussir à se faire apprécier de Santana. Il avait l’impression d’échouer un peu plus chaque jour. Mais il n’était pas question d’abandonner. Après tout, il n’avait besoin que de ce changer les idées. Il ne connaissait pas la ville encore, mais il avait remarqué le petit cinéma qui se trouvait tout près de l’hôtel de son père. Il s’était dit que cela ne serait pas un si mauvaise idée au final. Prendre un peu de temps, pour réfléchir, en ayant comme trame un film. Cela n’a pas été très long avant de faire un choix, Henry décida de choisir la représentation qui commencerait le plus vite. Puis il prit place, et cinq minutes plus tard le film commença. Habituellement, il n’aurait sûrement pas aimé ce genre de film. Pathétique à souhait, histoire à l’eau de rose. Comme si la vie ressemblait vraiment à ça. La bonne blague. C’était malheureusement loin d’être le cas. Les gens dictaient que faire, comment le faire, sans possibilité de faire autrement. Après, c’est à ce demander si c’est réellement une vie. Puis, une musique vint interrompre ses pensées. Une mélodie qu’il connaissait bien, qu’il appréciait beaucoup. Il se retourna alors, afin de découvrir qui était à l’origine, alors que le film était bel et bien commencer et cela depuis près de trois quarts d’heure. Puis, il vu une jeune femme, qui semblait légèrement paniquée que son téléphone s’est mis à sonner. Voyant que les yeux clairs du jeune homme la fixait, elle tenta de s’excuser rapidement du bruit qu’elle venait de causer, mais Henry ne lui en laissa pas la chance.
« On entend pas cette chanson souvent. » La demoiselle semblait un peu embarrassée, mais elle répondit tout de même très gentiment.
« En effet, mais j’adore cette chanson. » Plusieurs leurs demandèrent de se taire, mais Henry s’en fichait éperdument.
« Cette chanson est tout simplement magnifique. Je vous comprends je l’aimer. » Un petit rire se fit entendre de la part de la demoiselle, ce qui fit sourire l’Anglais.
« J’ai bien envie de vous demander d’où vous connaissez cette chanson. » Même avec les années, Henry n’avait jamais cessé d’être curieux. Il voulait toujours tout savoir, mais si cela devait très indiscret par moment.
« Et vous, comment l'avez-vous connu ? » Il n’était donc pas le seul curieux de cette histoire. Et il ne put s’empêcher de sourire de nouveau.
« Ma tante adorait cette chanson. » D’ailleurs c’était elle qui lui avait fait découvrir. Puis au final, il a continué de l’écouter, encore et encore. Mais avant que la jeune fille dont il ignorait encore le nom puisse prendre la parole, quelqu’un s’approcha d’eux en disant
« Monsieur, mademoiselle, je vais devoir vous demandez de quitter la salle, vous dérangez tout le monde. » Henry se leva donc, en suivant l’employé. Il ne put s’empêcher de se sentir un peu mal face à la jeune femme, car après tout c’était certainement de sa faute si on leur avait demandé de sortir.
« Je suis vraiment désolé. » C’est alors qu’il découvrit enfin le visage de la jeune femme, du moins plus clairement. Il devait bien l’avouer, elle était superbe.
« Ne vous en faites pas Monsieur. » « Henry. Et vous êtes ? » « Paige. » « Dans ce cas, Paige, puis-je vous inviter à prendre un café avec moi ? » À ce moment, il était bien loin de s’imaginer passer une majeure partie de la nuit à parler avec elle. Et pourtant, il ne pouvait s’en lasser. Après tout, il fallait bien le dire, tous les deux se ressemblaient énormément.
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« Je suis content que tu aies décidé de venir. » Oui, Henry l’avait appelé, mais leur conversation n’avait pas été très fructueuse. Il faut dire qu’il était donc assez surpris de voir débarquer Santana chez lui, mais il n’en était pas moins ravi. Après tout, c’était quand même un petit progrès de sa part, sachant qu’habituellement, il n’avait pas l’attention de Santana. Il n’en était nullement offusqué, il comprenait que la jeune femme n’ait vraiment pas envie de ce mariage. Cette idée ne l’enchantait pas lui non plus, mais il s’y était fait. Après tout, ce que son père veut devient un ordre. Voyant que la blonde ne semblait pas très bavarde, il repris de plus belle :
« Tu aimerais peut-être boire quelque chose ? » Il ne perdait rien à lui demander. Après tout, elle était son invité, c’était la moindre des choses que lui ouvrir de quoi boire si celle-ci le désirait.
« Non, ça va. » Cette réponse ne l’avait guère supris, en fiat il s’y attendait même. Après tout, ce qu’il voulait surtout c’est mettre fin au silence qqqui devenait très pesant.
« D'accord. » À ce moment, il espérait vraiment que la jeune femme s’ouvre un peu à lui. Il n’était pas un monstre après tout et ce manque de communication le troublait réellement. Il ne put s’empêcher de continuer son petit interrogatoire, afin de briser le silence.
« Alors, tu as passé une bonne journée ? » Ce n’était certainement pas la bonne question à poser, mais c’était la seule chose qu’il lui était passé par la tête. Et il ne pensait pas que cela tournerait bien vite au vinaigre.
« Oh oui, magnifique. La plus belle de toute ma vie. » Le sarcasme n’avait jamais été quelque chose qu’Henry apprécie, mais il ne put retenir son petit rire. Grave erreur.
« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? » Il aurait vraiment dû se retenir. Surtout qu’au fond, il n’y avait rien de vraiment drôle. Il devait vraiment se reprendre, autrement il allait aggraver leur relation qui n’était déjà pas très joyeuse.
« Rien, bien entendu. » Très sérieusement, si une médaille du parfait idiot existait, il la remporterait certainement. Non, mais quel pauvre con d’avoir dit ça.
« Tu as ris. » « En effet. Ça m'arrive de temps en temps. Mais, habituellement ce n'est pas le sarcasme qui me fait rire, enfin bref. » Il n’aurait pas dû, il n’aurait vraiment pas dû dire ça. Il se nuisait, plus qu’autre chose. Il ne savait pas ce qui lui prenait d’agir ainsi.
« Tu veux savoir ? En fait, je ne sais pas pourquoi je suis venue. Mais une chose est sûre, c'était une erreur. Donc si cela ne te dérange pas, moi et mon sarcasme, allons te laisser. » Voilà, ce qu’il craignait arriva. Il n’aurait certainement pas dû agir ainsi envers elle. Après tout, elle avait fait un effort en venant lui rendre visite. Et lui, il va tout gâcher en deux secondes. Cette intelligence. Il avait de quoi s’en vouloir sérieusement. Et le progrès qu’il avait fait venait de s’envoler, bien entendu.